ENCAGEMENT DES REINES
L’utilisation des acides organiques, oxalique ou formique, sont de plus en plus appliqués par les apiculteurs comme méthode biotechnique. Ces produits ne sont pas solubles dans les graisses, donc la cire, au contraire des produits en languettes qui sont liposolubles. Durant plusieurs semaines de traitement leurs molécules actives contre le varroa souillent les cires, provoquant une accoutumance des acariens vu les doses minimes incorporées mais en augmentation annuellement .
L’acide oxalique a un inconvénient majeur, il n’agit que sur les varroas phorétiques, présents sur le dos des abeilles, il est inactif à l’intérieur des cellules de couvain operculées.
Un encagement de la reine, durant 24 jours (durée de développement des mâles) est donc indispensable. Le traitement peut être alors réalisé quand tout le couvain est né.

La cage Scalvini nous a permis de se familiariser avec cette méthode, mais des difficultés de réintroduction des reines sont apparues vu leur petite taille et le manque de contact reine/abeilles.
Les cages Menna ont montré leur efficacité pour les ruches DB, mais leur prix élevé a fait reculer plus d’un apiculteur. Pour diminuer ce coût ou pour l’utilisation dans d’autres modèles de ruches (divisibles, WBC ou autres ) nous avons bricolé, comme tout bon apiculteur, notre cage, adapté à tout modèle de ruche.
Matériel nécessaire :
un cadre du format choisi, une grille à reine Nicot plastique découpée en 2 au même format,
2 couvercles métalliques, une agrafeuse, un foret de 12mm

Sur les 2 flancs du cadre, les grilles à reine percées d’un trou de 5 cm, seront agrafées à tous les bords soigneusement après que le couvercle de métal y soit incéré. Pour les DB, une latte de 5 cm de large fixée à la base interne du cadre permet d’utiliser ½ grille à reine de chaque côté.
Pour y introduire la reine, la latte supérieure du cadre sera percée d’un trou de 12 mm refermé par un clapet pivotant ou un bouchon, les 2 couvercles de métal collés dos à dos au silicone et obturant le trou de la grille à reine.
Ce cadre placé au centre de la grappe permet la circulation des abeilles autour de leur reine dans ce volume important, mais la ponte sera impossible, vu l’absence de cire. Après 24 jours, le glissement latéral des couvercles métalliques permettra la sortie de la reine hors du cadre déplacé en rive.
Le réchauffement climatique nous apporte ses difficultés en octobre et novembre, si la T° nocturne reste élevée en présence de CIPAN semés près de nos ruches.
CIPAN = culture intermédiaire piège à nitrate (moutarde ou tournesol)

Semés en aout après les céréales la plupart du temps, ces cultures mettront à disposition de nos abeilles un apport important de pollen printanier favorisant une ponte intempestive dans nos colonies en ces mois d’automne. Le corps gras des abeilles, composé de vitellogénine leur permet soit produire la gelée royale et de ne vivre que 40 jours en été ou … de passer les 5 mois d’hiver.
Ces CIPANS provoquent donc la mort prématurée de nos colonies, par défaut d’abeilles d’hiver. Au vu de ces conditions climatiques et de terrain environnant, un encagement tardif, en octobre et novembre, préservera la survie de nos colonies et permettra un traitement hivernal dès les 24 jours écoulés, sans attendre décembre et ses frimas pour ouvrir et traiter nos ruches

Eliane Keppens-Marescaux Union des apiculteurs Rebecq-Enghien et FAB-BBF Aout 2024